Ghian-stefanu est né à Ortale en 1718 dans la demeure familiale, l’actuelle maison Fusina. Son père est Cesariu, lui-même petit-fils de Cesariu fils de Dargone, l’un des signataires de la supplique que les Caporaux d’Ortale ont adressé le 26 septembre 1624 à Monseigneur Dezio Giustinaniu, évêque d’Aléria, afin d’être exemptés du paiement de la dîme.
Ghian-stefanu est contemporain de Pasquale Paoli et de Petru-ghiuvanni Ficoni de Perelli dit Minuto Grosso. Il se marie une première fois avec sa voisine, Saveria Franceschi. Ils ont trois enfants : Don Carlu, Cesariu et Nicolu. En secondes noces, il épouse Teresia de Campoloro avec qui il a deux enfants : Paolinu et Maria-catalina.
De Don Carlu et Giulia-mattea Prosperi de Novale descendent les Paoli de Casanova, les Padovani de Giuliu-francescu, et les Lanfranchi de Ghilormu.
De Cesariu et Anna-francesca Rinaldi descendent les Paoli de Casa aï cecchi, les Franceschi de Cesariu, et les Agostini de Francescu-luigi de Chigliacci.
De Nicolu et Rosa-francesca Guglielmi descendent les Paoli de Piazza Nicolaccia, les Perelli de Lissandru de Perelli, les Bonifaci de Anghiu-antone et les Lanfranchi de Petru-ghiseppu Paolinu curé de Piobetta, Saint Pierre de Venaco et Ortale, est élevé à la dignité de chanoine de la cathédrale d’Aléria en 1800.
De Maria-Catalina et Carlu-matteu Prosperi de Novale descendent les Prosperi de Petru-saveriu, les Maroselli de Don Ghianni, les Angeli de Ghian-ghiseppu, les Tedeschi de Antone-dumenicu et les Tasso de Antone-felice.
Ghian-stefanu se pose en paterfamilias. En plus de sa soeur Santa, ses enfants habitent la demeure familiale à l’exception de Cesariu avec qui il s’est brouillé à l’occasion de son mariage. Ses enfants rejoindront la famille après la mort de Cesariu. Ghian-stefanu voit disparaître ses trois brus puis ses trois fils. Il veille alors à l’éducation puis au mariage de ses petits-enfants. Curieusement, aucun de ses petits-fils ne porte son prénom mais on relève sept Ghian-stefanu aux générations suivantes.
Ghian-stefanu gère ses propriétés héritées ou acquises tout au long de sa vie : châtaigniers, oliviers, terrains enclos ou vignes à Mezzana. Pour ce faire, le recensement de 1769 nous précise qu’il dispose de deux chevaux, un âne et une paire de boeufs. En 1773, devant Maitre Ghian-vincenzu Garelli il en aliéne une partie sous forme de patrimoine ecclésiastique au profit de son fils Paolinu. A cet usufruit est jointe une somme de 200 lires au cours de Gênes en pleine propriété.
En outre, il fait agrandir la maison de la partie tournée vers l’église.
Enfin, Ghian-stefanu qui est instruit est un notable d’Ortale qui est impliqué dans la vie sociale de son village. Cette place sera maintenue dans sa descendance qui compte neuf hommes d’Eglise, sept maires d’Ortale, deux greffiers de la justice de paix du canton d’Alesani, un de celui de Pietra, sans oublier de nombreux militaires ou gendarmes.
Le 9 septembre 1791, Ghian-stefanu élabore son testament selon les formes usuelles. Il recommande son âme à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à toute la Cour du Paradis. Le jour de ses funérailles, ses héritiers ont pour obligation d’inviter tous les frères et prêtres de la piève d’Alesani pour célébrer la cérémonie. Sous peine d’être déshérités, ses héritiers devront faire célébrer une trentaine de messes chaque année durant trois ans. Il partage ensuite ses biens entre ses trois petits-fils. Son exécuteur testamentaire est Ghiseppu-antone Giammari, et les témoins Anghi’orsu et Mauriziu Franceschi, Marcantone Ferrandini, Francescu-antone Franceschi et Bartolumeu Rossi.
Ghian-stefanu meurt dans sa maison le 12 août 1792 à l’âge de 74 ans. Il est inhumé le 13 au couvent Saint François d’Alesani en présence de Ghiseppu-antone Giammari, Orsu-francescu Filippi et Francescu-ghiuvanni Bonifaci.
